Lieu de naissance : Argenteuil
Date de naissance: 1678
Date de décès: 1733
Biographie:
Alexis Grimou, né à Argenteuil le 24 mai 1678 et mort à Paris en mai 1733, est un peintre, portraitiste à la cour de Louis XV. Il est le fils d'un cent-suisse de la garde du roi. Il apprit tout seul la peinture et la profession de son père lui fit fréquenter la caserne et le cabaret.
En 1704, il épousa une nièce de Francesco Procopio dei Coltelli, fondateur du Café Procope qui était à Paris un lieu de rencontre pour les artistes et les intellectuels. L'année suivante, Grimou a été agréé par l'Académie royale de peinture et de sculpture. Bien que chargé par l'Académie de peindre comme ses morceaux de réception des portraits du sculpteur Jean Raon et du peintre Antoine Coypel (1661-1722), il a omis de présenter l'une ou l'autre image et en 1709, l'agrément a été annulé. En conséquence, il a rejoint l'Académie de Saint-Luc , .
Il fut l'élève de François de Troy dont il reprend les coloris éclatants, les tons chauds et la carnation ainsi que les frottis roux des fonds. Avec sa maturité, les procédés d’exécution changent peu, mais les ombres plus froides, les lumières moins teintées donnent aux coloris plus de finesse. De même, il travaille les clairs-obscurs de son maître Rembrandt.
Outre la lumière du maître, Grimou appréciait aussi son approche « authentique » des sujets.
À partir de 1720 et jusqu'à sa mort, Grimou, maître de sa technique et de son art, réalise de nombreux portraits. En 1724 il réalise un Autoportrait sur lequel il se représente avec un verre dans une main et une bouteille dans l’autre. Un autre Buveur cette même année, donna lieu à des répliques. Ces seconds tableaux sont de mêmes dimensions et ne varient du premier modèle que par quelques détails de mise en scène ou de vêtements.De même, les remarquables Jeune pèlerin et Jeune pèlerine datés de 1725 et conservés au Musée des Offices à Florence ont été repris en 1729 (Pèlerin - Musée de Douai) et 1732 (Pèlerine - Musée de Bordeaux).
Grimou meurt en 1733 connu et apprécié, mais uniquement pour sa peinture, car il avait, dit-on, un caractère jugé « bizarre et singulier » .
Portrait de Nicolas Chédeville. Coll particulière.
Portrait de femme au loup noir. Coll. particulière.
Portrait de Jean Bart. Paris, musée du Louvre
Le Marquis d’Artaguiette en buveur, musée Bernard-d'Agesci
Le Buveur de champagne, musée des beaux-arts de Reims
Le portrait évolue au XVIIIe siècle, le sujet doit paraître plus naturel et c’est ce qui caractérise le travail de Grimou, dont la peinture accentue la personnalité du sujet. Les fonds peu colorés montrent encore la forte influence de la peinture du XVIIe siècle et des maîtres flamands, ses contemporains d’ailleurs le surnomment « le Rembrandt français » ce qui exagère quelque peu son talent et son importance.
La critique qu'en fait Charles Blanc dans l'Histoire des peintres en 1845 est assez sévère : « Son pinceau est doux et gras, et sa touche est molle, mais l'ensemble se détache avec force par l'effet du clair-obscur. Si ses modèles étaient mieux choisis, si ses personnages avaient du caractère ou qu'il sût leur en prêter, les études ou les portraits de Grimou seraient intéressants... Le sentiment de la couleur et du pittoresque lui fait rechercher des costumes de fantaisie qui rappellent quelquefois les oripeaux de Rembrandt. Il coiffe ses cent-suisses d'une toque de velours ornée de plumes et de pierreries, il leur met des pendants d'oreilles, de belles fraises à trois rangs un peu chiffonnées, il leur passe une écharpe jaune ou orange par-dessus la cuirasse, et, ainsi accoutrés, il se plait à les peindre ; il aime à rendre et à caresser les accessoires, sans qu'ils l'emportent pourtant sur les chairs. Si sa main n'était pas amollie par l'ivresse, ses plans seraient mieux indiqués, ses accents plus nets et plus fermes... »" .
On peut voir des tableaux de Grimou dans plusieurs musées français et européens.
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