Lieu de naissance : Amsterdam
Date de naissance: 1584
Date de décès: 1651
Biographie:
Anna Roemer Visscher, née à Amsterdam en 1584 et décédée à Alkmaar, dans les Provinces-Unies, le 6 décembre 1651, est une poétesse, traductrice, calligraphe et graveuse sur verre du XVIIe siècle .
Elle est surtout connue de nos jours pour sa technique de gravure sur verre au diamant. Sur les traces de son père, elle publia des livres d'emblèmes . En outre, elle traduisit en néerlandais, d'après la troisième édition . Ghenoegh is meer (« Assez vaut plus ») était sa devise .
Anna Roemers Visscher était la fille aînée du négociant en grains et poète amateur Roemer Visscher et d'Aefgen Jansdochter Onderwater, la fille d'un brasseur . La fortune de sa famille lui permit de suivre des études classiques à Amsterdam. De plus, elle apprit les techniques de la calligraphie, de la broderie, du dessin et de la peinture .
Anna Roemer grandit dans un milieu artistique. Au quai du Gueldre à Amsterdam se faisait inviter une pléiade d'écrivains, dont Coomhert, Bredero, Hooft et Vondel. Son choix pour Georgette de Montenay (poétesse protestante, voire anticatholique), ses psaumes mis en rimes selon le modèle de Dathenus, usité dans l'Église réformée, et, incontestablement, le contenu de ses poèmes religieux indiquent fortement qu'Anna Roemer reçut une éducation imprégnée de religion reformée . D'ailleurs, une note faite par Ernest Brinck en 1612, lors de sa visite à la maison des Roemer, confirme qu'Anna et ses jeunes sœurs Geertrui et Tesselschade avaient reçu une éducation générale et qu'elles excellaient dans diverses disciplines, telles que la musique, la peinture, la gravure sur verre, les refrains (une forme poétique proche de la ballade), l'invention d'emblèmes, la broderie et la natation, apprise dans le jardin de son père, où se trouvait un canal d'eau . De plus, elle apprit le français et l'italien .
Si on ne conserve aucun de ses refrains, il existe tout de même un exemplaire des Cent emblèmes chrestiens (1602), de la poétesse Georgette de Montenay, dans lequel Anna Roemers écrivit les traductions qu’elle avait faites des légendes rimées . L'intérêt qu'elle portait aux emblèmes se reflète aussi dans l'édition des Sinne-poppen de 1614 de son père, dont elle s'occupa en 1620 en complétant les légendes en prose au-dessous des images par ses propres distiques, des épigrammes de deux vers . Parfois, elle ajouta un plus long poème de son cru .
Apparemment, Anna Roemer caressait des ambitions littéraires : dans une lettre poétique, ornée des références classiques habituelles, datée vers 1615 et adressée à Janus Gruterus, chef de la Bibliothèque palatine de Heidelberg, elle faisait sous-entendre qu'elle s'occupait de traduire les emblèmes de De Montenay, et elle demanda au célèbre savant de l'aider à obtenir un exemplaire de l'ouvrage de cette écrivaine française .
Cette lettre constitue la première preuve connue de ses efforts à créer un réseau de connaissances. Anna Roemers finit par compter Anna Maria van Schurman, Rubens, Hooft et Huygens parmi ses amis. Pour ce dernier, elle grava son nom sur un verre ballon actuellement conservé au Rijkmuseum d'Amsterdam. À partir de 1615, elle entretenait des contacts avec le professeur et poète Daniel Heinsius, qui inséra des poèmes dithyrambiques sur la poésie d'Anna dans son recueil Nederduytsche poemata de 1616. Le poème réticent et moqueur par lequel Anna avait répondu sur ces vers élogieux trouva également sa place dans le recueil de Heinsius. Grâce à cette qualité extraordinaire d’être à la fois femme et poétesse, elle put se faire un nom par ce modeste début littéraire. Pour le mariage de Heinsius en 1617, elle écrivit un poème nuptial autant spirituel que savant, qui fut publié séparément .
Les disputes théologiques entre arminiens et gomaristes ne l'intéressaient guère et, en effet, suscitèrent même sa colère ; de surcroît, elle entretenait des relations d'amitié dans les deux camps . Pourtant, sur l'évasion de Hugo Grotius du château de Loevestein, Anna écrivit un poème que le dédicacé trouvait si beau qu'il le traduisit en latin. Auparavant, elle avait déjà exprimé sa sympathie pour le savant emprisonné et pour sa femme Maria van Reigersberch, qui partageait sa captivité avec lui : elle avait écrit un petit poème, adressé au militaire qui commandait à Loevestein, pour lui demander de transmettre, sans l'endommager, un livret à l'épouse de Grotius. Il s'agit sans doute d'un exemplaire de son adaptation des Sinne-poppen de son père. Enfin, Jacob Cats, un véritable admirateur de la poétesse, dédia son Maechden-plicht de 1618 à elle dans un poème à sa louange. Dans l'introduction de son livre d'emblèmes Silenus Alcibiadis, également de 1618, elle joue un rôle clé : à nouveau, Cats la mentionne de façon élogieuse. De plus, d'Anna un éloge sur le livre fut enchâssé dans les préliminaires ; en littérature néerlandaise, il s'agit du premier poème liminaire composé par une femme et publié .
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