Date de naissance: 1866
Date de décès: 1941
Biographie:
George Minne, né Georgius Joannes Leonardus Minne le 30 août 1866 à Gand et mort le 18 février 1941 à Laethem-Saint-Martin, est un sculpteur et dessinateur symboliste belge.
Fils de l'architecte et entrepreneur Fréderic Auguste Minne, il grandit et est éduqué dans un milieu aisé. En 1884 il suit pendant deux ans des cours d'architecture à l'Académie de Gand, mais se débat contre ses parents pour ne pas se laisser entraîner dans le sillage professionnel de son père. À l'Académie royale des beaux-arts de Gand, son professeur consterné par les libertés que prend son élève vis-à-vis des habitudes académiques, dit de lui « l'Antéchrist est dans nos murs! ». Il s'y lie d'amitié avec un étudiant un an plus jeune, un bohème qui suit les cours de peinture, Valerius De Saedeleer. À 18 ans, il brosse une énorme toile large de 8 mètres La chute des anges rebelles, peint en grandes dimensions une Marche de Bacchus et sculpte des torses gigantesques et des attitudes déclamatoires. Plus tard il jugera sévèrement ces productions et ira même jusqu'à les détruire. Un certain ascétisme plastique le fera renoncer pour toujours à l'emploi de la couleur.
La force émotionnelle de ses œuvres est vite reconnue par des poètes symbolistes belges, comme Maurice Maeterlinck avec qui il se lie d'amitié vers 1886 et dont il illustrera certaines œuvres , Émile Verhaeren et Grégoire Leroy . C'est aussi en 1886 qu'il exécute ses premières sculptures. En 1889, il sculpte Adam et Ève et certaines de ses œuvres sont montrées au Salon de Gand où il expose ainsi pour la première fois. En 1890 à Bruxelles, il expose au salon des XX . EN 1891, il se rend à Paris pour y rencontrer Rodin qui, constatant combien la manière du sculpteur belge est éloignée de la sienne, conseille à son interlocuteur de rester fidèle à ses conceptions.
En 1892, il épouse Joséphine, fille du poète nl:Napoleon Destanberg, et tente de vivre « à la Tolstoï » en menant de front le travail de statuaire et celui de cultivateur.Il participe aussi au premier Salon de la Rose-Croix organisé à Paris par Joséphin Peladan. Henry van de Velde fait connaître son travail dans les centres d'Art nouveau.
En 1895, à l'Académie de Bruxelles il suit les cours du sculpteur Van der Stappen. À Forest-lez-Bruxelles où il vit avec son ménage dans le dénuement, il découvre son thème préféré, L'agenouillé. Renouant avec la tradition de Claus Sluter, il sculpte en 1896 Le petit agenouillé et Les trois saintes femmes au tombeau. Il y élabore son sujet de l'adolescent nu, introverti, agenouillé, la tête inclinée, fragile et isolé du monde qu'il reprendra de nombreuses fois dans son œuvre.
Son travail est apprécié et il est connu dans les milieux artistiques ; à Vienne, il est apprécié par des artistes comme Klimt, Schiele et Oskar Kokoschka. À Munich et à Vienne, on a vu et favorablement commenté les fruits de son labeur .
Il est de taille plutôt petite, le visage est frais, les yeux lourds et clairs ; sur ses lèvres d'un rose vif il laisse continûment planer un sourire léger et énigmatique ; ses vêtements et sa coiffure lui donnent un peu l'allure d'un pasteur protestant. Vivant silencieux et comme reclus, il quitte rarement sa maison, du moins à l'époque de sa maturité. Par crainte d'autrui, ce catholique ne se rend jamais à l'église, pas même le dimanche. La foule lui fait peur et il souffre d'agoraphobie. Il voit peu de monde, refuse de se laisser approcher, fuit les photographes, évite les voyages, renonce à visiter les expositions - même celles de ses propres œuvres.(...) Toute son attitude dans la vie a quelque chose de fuyant et dénote, sans ostentation et comme à regret, un foncier besoin de retraite. À table il ne prend jamais l'initiative de se servir ; il attend que quelqu'un le prie de manger et même qu'on lui tende son assiettée. Quand il enseigne à l'Académie de Gand — il y fut professeur pendant quelques années — il prie sa femme de rester en faction derrière la porte de la classe pendant toute la durée de son cours. Soucieux de se bien porter, il se promène chaque jour pendant plusieurs heures mais, en ennemi juré des rencontres imprévues, il parcourt sans cesse les rares chemins qui entourent sa maison ou se contente de tourner en rond dans son jardin.(...) En art, il doute très réellement de son savoir-faire .
Installé à Laethem-Saint-Martin, Valerius De Saedeleer y attire son ami George Minne, ce qui se fait en 1898 ; Georges Minne quitte Bruxelles et fait ainsi partie du premier groupe de l'École de Laethem-Saint-Martin qui cristallisera autour d'Albijn Van den Abeele. En arrivant à Laethem, il sait ce qu'il veut et espère pouvoir poursuivre son œuvre dans l'assurance et dans le calme. Il élit domicile dans une maisonnette au cœur du village, face à la cure — un logis banal de petit employé, une fenêtre, une porte — mais il sera bientôt logé moins à l'étroit. Se souvenant de ses études d'architecte, il commence en effet à tracer les plans de la maison blanche et carrée qu'il ne quittera plus et où, entouré de sa famille qui comprendra cinq fils et trois filles, il va poursuivre patiemment son travail.
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