Date de naissance: 1947
Biographie:
Giuseppe Penone est un italien né le 3 avril 1947 à Garessio, province de Coni dans le Piémont. Il a été associé à l'arte povera dès 1969 par le critique d'art Germano Celant.
Il vit et travaille à Turin et à Paris.
Giuseppe Penone est fils et petit-fils d'agriculteurs. Son travail s'origine dans son village natal, dans ce petit village au milieu des forêts dans la vallée du Tanaro , où il avait développé une sensibilité particulière aux effets réciproques entre homme et nature .
Après avoir terminé l'école secondaire avec un diplôme en comptabilité, il entre à l'Accademia Albertina di Belle Arti de Turin. Cette Académie des Beaux-Arts, proche de la galerie Sperone, lui permet de découvrir la scène artistique américaine, notamment le Minimalisme, avec des œuvres de Donald Judd et de Robert Morris, par exemple .
Dans la seconde moitié des années 1960, il commence son travail d'artiste :
« au cours d'une période de forte réaction contre le système politique et social qui interdisait l'indifférence. La violence de la critique sociale s'accompagnait d'une volonté d'annulation des valeurs pour pouvoir reconstruire à partir d'une identité retrouvée. La décision de travailler avec des éléments naturels est la conséquence logique d'une pensée qui rejetait la société de consommation et qui recherchait des relations d'affinité avec la matière . »
Sa première exposition personnelle a lieu à Turin en 1969, du 11 au 22 décembre , dans la galerie de Gian Enzo Sperone . Il est alors le dernier arrivé au sein de l’arte povera[N 2]. Arte povera est « sensibilité partagée », une « attitude » (plutôt qu'un « mouvement », terme que les artistes de l’arte povera rejettent). Mais Penone se situe lui-même en marge de cette mouvance . Par contre il est au plus près de ce « théâtre pauvre » de Jerzy Grotowski, qui sert de référence à Germano Celant. La méthode de Grotowski, dans un dépouillement absolu du travail théâtral, valorise essentiellement l'acteur, la résistance physique de l'acteur, et plutôt son corps que son expression . Le travail de Penone s'appuie ainsi sur le corps de l'artiste, le contact de son propre corps, les empreintes de son corps, ses mensurations, son action dans sa relation à la nature.
La même année il avait participé à des expositions collectives à Düsseldorf (septembre-octobre) aux côtés de Boetti, Kounellis, Calzolari, Griffa (en) et Prini, et à Leverkusen (octobre-novembre)[N 3]. Au sein de cette mouvance artistique plutôt que mouvement artistique à proprement parler, il a eu ensuite un parcours atypique.
En 1970 il participe à l'exposition collective Information, sous le commissariat de Kynaston L. McShine, au Museum of Modern Art à New York .
En décembre 1999 , son Arbre des voyelles est installé dans le parc de sculptures du jardin des Tuileries. Le projet ayant été présenté un an auparavant, mais comme prémonitoire des tempêtes de fin décembre 1999 en Europe . Une rétrospective lui est consacrée au Centre Georges Pompidou en 2004. En 2007, il représente l’Italie, dans le pavillon italien à la Biennale de Venise. En 2009, il installe lors de la restauration de la cour vitrée du Palais des Études de l’École nationale supérieure des beaux-arts, une œuvre monumentale, un sapin de 24 mètres de hauteur tranché dans la longueur .
Giuseppe Penone vit et travaille à Turin et Paris (en 2015) .
Âgé de vingt-et-un ans, en 1968, il commence son parcours artistique alors que la société et l'art sont en pleins changements . « Le problème était d'arriver à avoir une identité forte [italienne, tout en prenant en compte les artistes américains], mais sans pères . » Rester indépendant de la mass culture américaine, alors dominante. Dans ses sculptures en taille directe ou dans ses moulages il met en valeur les caractères spécifiques des matériaux et produit des formes inédites.
Dans le premier de ses nombreux écrits, Penone se demandait si, emblématiquement, la terre pourrait assimiler et exprimer l'être humain. Depuis, l'artiste a continué à s'interroger sur la terre, considérée comme une substance universelle.
Comme d'autres artistes de l'arte povera, Giuseppe Penone fait preuve d'une sensibilité peu commune en ce qui concerne le corps, et plus particulièrement le corps en relation avec la nature . Son œuvre se caractérise par une interrogation sur la sculpture mais dans son rapport avec l’homme et la nature, et donc sur le temps , l’être, le devenir, l’infini, le mouvement. Il pense ainsi la terre, l'air, l'eau, le feu . Convaincu que le paysage est chargé de signes inscrits dans la mémoire des matières végétales, organiques et minérales, il tend dans ses œuvres à révéler une présence humaine autant dans ses sculptures que dans ses dessins. Il veut y intégrer cette sensibilité, cette culture humaine comme s'il ne faisait que la découvrir, la révéler, et il tente de la provoquer, de l'extraire, en créant en particulier des empreintes, mais aussi dans toute son œuvre où tout cet univers dont nous sommes issus apparait comme en nous. Il lie ainsi, indissolublement, humanité et nature . Ainsi ses sculptures sont l'expression d'un paysage intérieur: reflet de la campagne où il a vécu dans sa jeunesse et dans laquelle sa sensibilité artistique s'est largement développée. Il explique que "la forêt était [son] terrain de jeu, elle est devenue [son] laboratoire et [son] atelier" . Son œuvre montre également la métamorphose que le temps produit sur la matière et qui outrepasse le temps humain . Il montre le temps comme instant et éternité, naissance et mort[N 4].
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