Lieu de naissance : Lyon
Date de naissance: 1756
Date de décès: 1813
Biographie:
Joseph Chinard, né le 12 février 1756 à Lyon où il est mort le 20 juin 1813, est un sculpteur néoclassique français.
Joseph Chinard se destine d’abord à une carrière ecclésiastique mais son goût pour l’art l’entraîne dans une autre direction : celle de l'art. Il ne termine pas son instruction et commence son travail de sculpteur en produisant des figurines pour des confiseurs et des pâtissiers .
En 1770, Chinard intègre l'école de dessin de la ville de Lyon, dirigée par Donat Nonnotte, puis l’atelier de sculpture de Blaise Barthélémy à qui on doit les statues de Saint Étienne et de Saint Jean-Baptiste de la primatiale Saint-Jean (1776).
Entre 1780 et 1781 il réalise, à la suite de la commande par le chapitre de l’église Saint-Paul, les pendentifs du dôme et les figures des quatre Évangélistes, ouvrages remarquables détruits en 1793 sous la Terreur. En 1782, il réalise pour la chartreuse de Sélignac les statues de Saint Bruno et Saint Jean. Ces diverses réalisations le font connaître dans le monde de l'art et lui permettent de financer le premier de ses trois voyages à Rome . En effet, il est remarqué par Jean Marie Lafont de Juys, le procureur du roi, l’un des seuls collectionneurs de sculpture lyonnaise.
De 1784 à décembre 1787, il réside à Rome pour améliorer sa technique et former son goût artistique. Il fait durant son séjour un grand nombre de copies d’œuvres antiques en marbre, dont un grand nombre a été acheté par son mécène pour les mettre dans son hôtel de Lyon .
Le 12 juin 1786, il obtient le premier prix du concours Balestra de l’Académie Saint-Luc de Rome avec Persée délivrant Andromède. Il s'agit du seul sculpteur à être resté en compétition alors que les autres artistes français se retiraient. De plus, n’ayant pas étudié à l’Académie royale de Paris, il ne disposait pas du soutien et de l’influence de cette dernière. Ce premier prix n’avait alors pas été reçu par un Français depuis Camille Pachetti, 15 ans auparavant. Les artistes du roi (Allegrain, Mouchy, Boucher , Houdon…) se contentaient du second .
Il se marie avec Antoinette Perret (1752-1794), brodeuse lyonnaise, le 12 janvier 1788. Il la connaît depuis de nombreuses années et selon les sources il la considérait déjà comme sa femme . Joseph Chinard est le fils d'Étienne Chinard, un marchand, et Antoinette est fille de charpentier : ils sont donc issus de la classe moyenne .
En 1789, acquis aux idées nouvelles, il a conscience que les artistes ont un rôle à jouer dans la Révolution française. Beaucoup d’artistes vont avoir tendance à se réfugier dans le « laconisme des idoles jacobines » alors que Chinard lui préfère la composition allégorique. Grâce à l'éloignement de Paris, des pression politiques et des actualités, il peut développer un style différent des artistes de son époque en renouvelant l'iconographie. .
En 1791 il entreprend un deuxième voyage en Italie. Il a été chargé de créer deux groupes d’inspiration révolutionnaire, commandés avant son départ par M. Van Risambourg (ou Risamburgh) pour un trépied de candélabre : Jupiter foudroyant l’Aristocratie et le Génie de la Raison foulant aux pieds la Superstition (c'est-à-dire la Religion). Il est dénoncé et arrêté dans la nuit du 22 au 23 septembre 1792 au château Saint-Ange sur ordre du pape pour ouvrages subversifs avec Rater, un jeune élève d'architecture lyonnais .
On constate une forte mobilisation de l'élite française autour de sa libération, la nouvelle de son incarcération parvient à l'Assemblée. Les membres du Conseil exécutif provisoire (MM. Lebrun, Roland, Monge, Clavière, Prache, Garat) signent une lettre pour faire libérer les deux hommes et ipso-facto pour défendre les valeurs et les symboles révolutionnaires en Europe . La lettre aurait même été « tracée secrètement par une femme » , en l’occurrence Manon Roland, la femme du ministre de l'Intérieur. En pleine période révolutionnaire aucun représentant de la cour de France n'était présent à Rome, ce qui ralentit encore leur libération. L'épouse de Joseph Chinard joue un rôle important dans la mobilisation autour de son mari en entretenant une correspondance soutenue avec différents personnages influents, notamment avec Manon Roland qui militera pour que son mari se saisisse de la question.
Le pape accepte finalement de les libérer le 13 novembre sous condition qu’il quitte l’État ecclésiastique en laissant l’ensemble de ses biens et de ses œuvres, sans aucune ressource . À leur retour, ils deviennent des symboles de la lutte révolutionnaire face à la tyrannie monarchique et religieuse. La liberté révolutionnaire est opposée aux despotismes monarchiques dans de nombreux écrits comme dans les Mémoires de Madame Roland. Ils sont accueillis en héros comme on le voit dans l’exposé Les faits patriotique du citoyen Chinard, rédigé par Joseph Antoine Boisset .
En 1792, Chinard souhaite s'engager dans l'armée de François Christophe Kellermann mais son entourage l'encourage plutôt à utiliser son art pour diffuser les valeurs de la Révolution française. Il propose de réaliser le portrait des commissaires de la Convention, envoyés à Lyon pour maintenir l’ordre. Il réalise à ses frais un groupe composé d'une statue colossale La Liberté et l’Égalité pour remplacer la statue de Louis XIV (Chabry) du fronton de l'hôtel de ville. Il porte ainsi sur le devant de la scène les droits de l’homme et les lois républicaines conformes aux idéaux révolutionnaires. Cette œuvre sera détruite en 1810 sous l'Empire par le préfet Bondy qui dira « détruire enfin les derniers vestiges d’anarchie, de terreur et de vandalisme ». Cette réalisation lui vaut les faveurs de la municipalité mais les soupçons de certains patriotes, comme le comédien Antoine Dorfeuille, qui critiquèrent ses œuvres et l’accusèrent à tort d’y glisser des symboles royalistes .
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