Lieu de naissance : Paris
Date de naissance: 1838
Date de décès: 1902
Biographie:
Aimé-Jules Dalou, dit Jules Dalou, né à Paris le 31 décembre 1838, et mort dans la même ville le 15 avril 1902, est un sculpteur français.
Dalou est né dans une famille d’artisans gantiers. Ses parents protestants l’élèvent dans la laïcité et l’amour de la République.
Jules Dalou montre très jeune des dons pour le modelage et le dessin, ce qui lui vaut l’attention de Jean-Baptiste Carpeaux, lequel le fait entrer en 1852 à la Petite École, future École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où il suit les cours d'Horace Lecoq de Boisbaudran.
En 1854, il est admis à l’École des beaux-arts de Paris où il étudie la peinture dans l'atelier d'Abel de Pujol et la sculpture dans l'atelier de Francisque Duret . Il commence à gagner sa vie en travaillant pour des ornemanistes. C'est chez l'un d'eux que débute son amitié avec Auguste Rodin . Paris est alors en pleine mutation, Dalou se forge une expérience en travaillant dans les grands chantiers de la capitale en produisant de la sculpture décorative pour des immeubles sur les grandes avenues parisiennes : à ce titre il participe à la décoration de l'hôtel de La Païva avenue des Champs-Élysées. Il travaille également pour l'atelier d’orfèvrerie des frères Auguste et Joseph Fannière.
Il se présente quatre fois, sans succès, au concours du prix de Rome . Il en conçoit de la rancœur envers les institutions artistiques officielles.
Il présente au Salon de 1869 un Daphnis et Chloé, et La Brodeuse au Salon de 1870. Ces deux pièces sont acquises par l'État .
Durant ces années obscures de formation, Dalou épouse Irma Vuillier, une femme de fort caractère qui le soutiendra toute sa vie. Le couple n’a qu’un enfant, Georgette, une fille née avec un handicap mental qui nécessite, jusqu’à sa mort pendant la Première Guerre mondiale, la présence à ses côtés d’un adulte responsable. C’est pour assurer le financement de l'hébergement à vie de sa fille par l’Orphelinat des Arts que Dalou a légué le fonds de son atelier à cette institution ; ainsi les chercheurs disposent-ils actuellement de plus de 300 œuvres achetées par la ville de Paris à l’orphelinat en 1905.
L'atelier de Dalou en 1899.
L'atelier de Dalou vers 1902-1905.
Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
Le conflit franco-prussien bouleverse l’ordre du Second Empire et la défaite de Sedan provoque la proclamation de la IIIe République. Dalou s’engage dans le combat. On le retrouve officier au 83e bataillon des fédérés. Le 18 mars 1871, la Commune de Paris met en place un gouvernement insurrectionnel. Gustave Courbet que l’on vient d’élire à la Fédération des artistes de Paris, appelle Dalou auprès de lui et le fait nommer administrateur provisoire adjoint au musée du Louvre, au côté d'Henry Barbet de Jouy , avec pour mission de protéger les collections du vandalisme. Le 17 mai, Dalou et sa famille, pour mener à bien sa surveillance, s’installent dans le musée.
Au lendemain de la Semaine sanglante de mai 1871, Dalou, sa femme et leur fille sont menacés en tant que Communards, contraints à l'exil et demandent le droit d'asile. Le 6 juillet de la même année, ils peuvent rejoindre l'Angleterre et sont accueillis par son ancien condisciple de la Petite École, le peintre et graveur Alphonse Legros.
À Londres les premières années sont difficiles mais grâce à l'aide bienveillante que lui apporte Legros , très introduit à la City, il réalise une série de statuettes en terre cuite inspirées par les paysannes boulonnaises ou par des sujets intimistes près du Royal Exchange à Londres, et d'un monument pour la reine Victoria dédié à ses petits-enfants situé dans la chapelle privée de Frogmore au château de Windsor.
Pendant cet exil, le gouvernement français choisit d'envoyer en 1876 le bronze de La Brodeuse dans sa sélection officielle de la France pour l'Exposition universelle de Philadelphie. Mais malgré toutes les propositions qui lui sont faites par ses confrères anglais, il refuse d'exposer dans la section anglaise du Salon en France, ne voulant pas être abrité par un drapeau étranger dans son propre pays.
Le 1er mai 1874, le 3e Conseil de guerre de Paris le condamne aux travaux forcés à perpétuité par contumace pour ses fonctions d'officier dans la Commune et son poste d'administrateur adjoint du Louvre. Ayant refusé de demander grâce, ce n’est qu’en mai 1879, après avoir été amnistié sous la présidence Jules Grévy que Dalou et sa famille rentrent enfin d’exil .
La Paysanne française allaitant (1873), Londres, Victoria and Albert Museum.
Dorothy Heseltine (1874), Pittsburgh, Carnegie Museum of Art.
Plus...
Wikipedia link: Click Here