Date de naissance: 1823
Date de décès: 1873
Biographie:
Louis-Gustave Ricard, né le 1er septembre 1823 à Marseille et mort le 23 janvier 1873 à Paris, est un peintre français.
D'après Moritz Hartmann, Ricard serait un descendant de la famille florentine des Ricoardi , alors qu'il est en fait originaire d'une famille provençale.
Son père, changeur à Marseille, l'employa d'abord à son commerce, en lui permettant toutefois de suivre, pour son amusement, les cours de l'École des beaux-arts de la ville, dont le directeur était alors Augustin Aubert. Gustave Ricard reçut aussi des leçons de peinture d'un autre artiste provençal, Pierre Bronzet, qui lui apprend l'art du portrait . Il fit quelques copies d'après des tableaux du musée des beaux-arts de Marseille — notamment d'après le Salvator mundi de Pierre Puget —, exécuta son propre portrait et celui de sa sœur (1842) et obtint de son père de se rendre à Paris. Il entra en 1843 aux Beaux-Arts dans l'atelier de Léon Cogniet, où il étudia la composition historique.
Il concourut sans succès pour le prix de Rome mais poursuivit ses études artistiques. Il se perfectionna en copiant fidèlement les chefs-d'œuvre des anciens maîtres au musée du Louvre. Il fut surtout séduit par les grands coloristes : Titien, Giorgione, Le Corrège, Van Dyck, Rubens, Rembrandt. Il fit, par la suite, de fréquents voyages en Italie, dans les Pays-Bas, en Allemagne, en Angleterre et partout, jusqu'à la fin de sa carrière, alors qu'il était devenu maître à son tour. Il étudia attentivement leurs procédés. Quelques-unes de ses copies, comme celles de l’Antiope du Corrège et de la Vénus du Titien notamment, reçurent un accueil favorable.
Après un premier séjour assez prolongé en Italie et quelques mois passés aux Pays-Bas, Gustave Ricard revint à Paris et débuta au Salon de 1850, avec une étude de Jeune bohémienne tenant un chat, cinq portraits d'hommes et trois portraits de femmes. Le jury lui accorda une médaille de 2e classe ; la critique salua en lui un portraitiste de grand talent. Le portrait de Mme Sabathier fut particulièrement admiré. Le port élégant et fier de la tête, les ondes soyeuses de la chevelure, l'œil étincelant de vie, la fraîcheur des lèvres, dont l'expression spirituelle est relevée et comme soulignée par un grain de beauté, la teinte rosée répandue sur le visage et sur les épaules, la poitrine qui se soulève et palpite, les mains effilées qui caressent un bichon de La Havane endormi sur les genoux de sa maîtresse, la robe de velours noir dont les manches ont des crevés de pourpre vénitienne, tout est rendu avec une délicatesse, une coquetterie et en même temps avec une largeur et une sûreté de touche extraordinaires.[réf. nécessaire] Ce portrait reflète son influence de la Maîtresse du Titien.
Dans celui de Mme de Blocqueville, exposé au Salon de 1852 et qui valut à l'artiste une médaille de 1re classe, les détails du costume sont traités avec une certaine recherche. En général, Ricard s'est montré extrêmement sobre de colifichets et d'accessoires, réservant toute la lumière et tout l'intérêt pour le visage et s'attachant, d'ailleurs, à varier le ton des chairs suivant l'âge, le sexe, le type et la couleur de peau de ses modèles. Le portrait de Mlle Wilhelmine Clauss (depuis Mme Szarvady) et celui du docteur Philipps, exposés au Salon de 1853, placèrent Ricard parmi les principaux portraitistes de l'époque.
À l'Exposition universelle de 1855 reparurent neuf des portraits précédemment exposés par l'artiste. La critique les acclama de nouveau. « Nous avons salué dans M. Ricard un petit-fils de Van Dyck », écrivit Théophile Gautier « ce n'est pas un imitateur, c'est un descendant du peintre, qui a laissé tant de chefs-d'œuvre à Windsor et à Gênes. M. Ricard fait le portrait en artiste et en maître et ses cadres pourraient figurer aux galeries anciennes sans désavantage ; il a une couleur exquisément vieillie, sur laquelle le temps semble avoir déjà mis sa patine et qui, empêchant ses portraits d'être trop crûment actuels, eu fait des tableaux que tout le monde regarde avec intérêt. »[réf. nécessaire]
Le jury de l'Exposition universelle accorda à Ricard une mention honorable. L'artiste exposa au Salon de 1857, où il envoya huit portraits, et au Salon de 1859, où il en exposa dix, parmi lesquels celui du président Troplong. Puis, lassé de se voir refuser la croix de la Légion d'honneur, il renonça aux concours officiels et travailla pour une clientèle privée.
Les commandes de portraits arrivaient d'ailleurs de tous côtés. Dans une étude qu'il lui a consacrée (Gustave Ricard et son œuvre à Marseille, avec un portrait gravé à l'eau-forte par Torrents), Louis Brès écrit que l'artiste marseillais apportait une grande indépendance de caractère dans ses rapports avec le public : « Ricard ne consentit jamais à peindre une tête qui ne lui était pas sympathique, quel que fût d'ailleurs le prix qu'on lui offrît de son travail. Ce n'était pas bizarrerie ; il ne faut voir là que la conscience que le peintre avait de son talent et le respect qu'il portait à son art. Quand une tête l'attirait, c'était autre chose. Il priait alors de poser devant lui ; c'était comme un service qu'il demandait. Combien de fois a-t-il fait ainsi le portrait d'un ami, très délicatement offert ensuite au modèle ! Et ce ne furent pas ses moins belles pages. » Louis Brès ajoute : « Ricard était une nature enthousiaste et désintéressée, dégagée de toutes les mesquines préoccupations d'intérêt personnel qui trop souvent font de l'artiste un marchand. Aimant l'art pour lui-même, il était un artiste dans la plus noble acception du mot. Cette figure originale tranchait sur l'effacement des types actuels. On eût dit, égaré parmi nous, un de ces maîtres de la Renaissance dont les chroniques italiennes et les récits de Vasari nous ont gardé la fière image. »
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