Vasily Dmitrievich Polenov

Vasily Dmitrievich Polenov

Style: Réalisme; Art Nouveau; Symbolisme;

Date de naissance: 1844

Date de décès: 1927

Biographie:

Vassili Dmitrievitch Polenov à Saint-Pétersbourg, mort le 18 juillet 1927 à Polenovo, près de Taroussa, est un peintre russe ayant appartenu au mouvement réaliste des Ambulants, dont les oeuvres sont aujourd’hui conservées à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Il a reçu en 1926 le titre honorifique d'artiste du peuple. Surnommé par ses contemporains le “Chevalier de la Beauté”, il incarnait à la fois un culture occidentale acquise pendant ses années en Europe et un héritage aristocratique russe, fin connaisseur de l’histoire et des origines de sa nation.
Vassili Polenov naît en 1844 dans une famille humaniste, savante et éprise d'art. Originaires de la région de Saint-Pétersbourg, les Polenov sont descendants de la vieille noblesse russe. Au travers des générations se transmettent alors ces qualités intellectuelles et artistiques: curiosité et soif de connaissance, pratique et passion pour la musique, le dessin et la peinture, importance de la pédagogie. Son arrière-grand-père déjà, Alexeï Polenov (1738-1816), penseur et juriste, prônait la suppression du servage et l'alphabétisation du peuple. 100 ans avant son abolition définitive par une décision d’Alexandre II en 1861, il avait rédigé un essai ayant pour devise “les bonnes moeurs valent mieux que les bonnes lois”.
Son père, Dmitri Polenov (1806-1872) est archéologue, bibliographe et grand amateur d'art. Il faisait partie de l’Académie des Sciences et était devenu le secrétaire de la mission russe à Athènes pendant trois années. Il a fréquenté des artistes de son temps, tels le peintre Karl Brioullov et l'architecte Roman Kouzmine, épris par la richesse de l’Antiquité. Sa mère, Maria Polenova, née Voeïkova (1816-1895), est l'auteur d'un livre pour enfants à succès, L’été à Tsarskoïé Selo (1852) qu’elle a elle même illustré. Plusieurs rééditions auront lieu au fil du temps avec des illustrations réalisées par ses enfants Vassili et Elena. Dans cet ouvrage, dont il ne reste plus qu’une seule édition conservée dans les archives de la Maison-Musée Polenovo, on découvre une famille modèle et des enfants respectueux, curieux et éduqués. Maria Polenova est également peintre-portraitiste, et suit notamment les cours d'un disciple de Brioullov.
Sa propre mère, Véra Voéïkova (1792-1873) a été une grande source d’inspiration et de bonne éducation pour les enfants de par ses dispositions artistiques. Suite à la mort de ses parents Véra a été éduquée par la femme du poète Gavrila Derjavine (1743-1816) et grandit avec les contes populaires russes mais aussi des cours de français. Son mari, Alexeï Voékov (1778-1825), le grand père paternel de Vassili Polenov, été général de division et héros de la guerre contre l’armée napoléonienne.
L’enfance du peintre se déroule en grande partie dans la propriété familiale d'Imotchentsy, en Carélie, proche de la frontière finlandaise. Cette région connue pour ses grands lacs et sa flore spectaculaire ont nourri la fascination de la famille pour la Nature.  Vassili est l'aîné, avec sa sœur jumelle Vera (1844-1881), d'une fratrie de cinq enfants (Alexeï, 1845-1918 ; Constantin, 1848-1917; Elena, 1850-1898).
En 1860, Dmitri Polenov, son père archéologue, entreprend un grand voyage avec ses trois fils dans les villes historiques du nord de la Russie. Ils visitent notamment Moscou, Novgorod, Vladimir et Souzda. Durant ce voyage, Vassili, âgé de 16 ans, est encouragé par son père à réaliser des esquisses des ruines et antiquités qu'ils découvrent et par ce fait, à développer son talent artistique. Vassili suit les cours de Pavel Tchistiakov, puis, entre 1863 et 1871, étudie à l'Académie Impériale des Beaux-Arts, où il rencontre Ilia Répine, qui fait partie de la même promotion que lui. Parallèlement à son cursus artistique, Vassili, pour répondre à des exigences sociales et suivre le modèle de ses aïeuls, entreprend une formation juridique à l'Université de Saint-Pétersbourg, où il obtiendra un doctorat en droit. De par cette double formation, il fait perdurer la tradition familiale tout en affirmant sa volonté de devenir un homme cultivé, au delà de l’artiste.
Figurant parmi les meilleurs élèves de l'Académie Impériale des Beaux-Arts, il reçoit la grande médaille d’or pour son tableau La Résurrection de la fille de Jaïre (1871, Musée de l’Académie des Beaux Arts, Saint-Pétersbourg). Cette oeuvre lui a permis d’aborder pour la première fois dans un cadre académique la représentation du Christ, thème pour lequel le jeune artiste avait un profond intérêt. Le prix qu’il a reçu pour ce tableau lui a permis, avec les autres lauréats, de devenir pensionnaire (boursier) à l'étranger aux frais de l’Etat. Il voyagera finalement quatre ans au lieu de 6 ans initialement prévus. A la fin de l’été 1872, Vassili Polenov traverse l’Allemagne et la Suisse avant de s’installer à Venise puis à Rome, l’année suivante. Son séjour italien ne le stimule pas, il manque d’inspiration et travaille très peu. Cependant il y fera deux rencontres majeures dans sa vie, qui marqueront son oeuvre. Dans “La ville éternelle”, il se passionne pour la jeune Maroussia Obolenskaïa qui décède tragiquement la même année de la rougeole. Cependant, Rome est aussi le théâtre d’une rencontre fructueuse et passionnante: Savva Mamontov (1841-1918), un riche entrepreneur, amoureux des arts et mécène. Ensemble, en Italie, ils ébauchent le projet de créer un cercle d’artistes pluridisciplinaires. Le domaine de Mamontov à Abramtsevo semble être le lieu idéal pour aménager les ateliers d’artistes et un théâtre.  

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